Le Front de Gauche du Doubs organise une conférence-débat pour dénoncer les mensonges du Front National.
Pour convaincre l’électorat populaire, le Front National donne à ses propositions politiques l’apparence de mesures sociales destinées aux plus démunis, aux exclus et aux “victimes” de la crise : petits retraités, chômeurs, travailleurs intérimaires, jeunes précaires.
En réalité, le FN n’est pas une réponse à la crise sociale et économique ni aux politiques d’austérités de la droite sarkozyste. Il propose au contraire leur radicalisation en faveur des chefs d’entreprise. Son programme : fin des 35 heures, flexibilité du temps de travail en fonction du besoin des entreprises, individualisation des revenus par la négociation salarié-patron, retraite à 65 ans, fin de la retraite par répartition et généralisation des retraites par capitalisation, abaissement des pouvoirs des syndicats, limitation de la représentation salariale dans l’entreprise, sortie de l’Union Européenne et retour au franc, fin de la sécurité de l’emploi dans la fonction publique, privatisation des services publics à caractère social, réduction de la fonction publique aux fonctions régaliennes (justice, armée, police), interdiction du droit de grève, chasse aux immigrés et politique de préférence nationale.
Le Front National n’est donc pas un vote sanction, c’est un vote suicide ! Les problèmes sociaux et économiques de la France viendraient des étrangers, des fraudeurs du fisc et de la sécurité sociale, des jeunes de banlieue, des pays européens voisins ; quand ils viennent en réalité des politiques publiques d’exonération de cotisations patronales, de réforme de l’impôt au profit des plus aisés, des politiques européennes de libre-échange et de dérégulation du capitalisme financier, des politiques de répartition de la valeur-ajoutée entre le travail et le capital, des politiques entreprenariales de management des salariés par la mise sous pression permanente, par les politiques environnementales réglées sur les impératifs de compétitivité et de rentabilité.
Devant les tissus de contre-vérités, de calomnies, de falsifications historiques qui nourrissent ainsi systématiquement les discours et les symboles qu’agite Marine Le Pen, il apparaît comme un enjeu de première importance de rétablir la vérité, de raconter les faits, de remettre à l’endroit ce qu’elle met à l’envers.
Le Front National est engagé méthodiquement depuis sa création dans une entreprise consciente de manipulation idéologique et, donc, de l’histoire. Il apparaît déterminant qu’une gauche authentique réponde et rende les coups. Existe-t-il depuis janvier 2011, sous l’impulsion de Marine Le Pen, un “nouveau Front National” ? Beaucoup l’assurent. Avec elle, à les entendre, ce ne serait plus le même parti, elle n’aurait plus les mêmes obsessions que son père ni la même idéologie. Alexis Corbière (conseiller de Paris, premier adjoint à la mairie du 12ème arrondissement, secrétaire national du Parti de Gauche) défendra au contraire l’idée que Marine Le Pen est encore plus radicale que son père et plus conséquente que lui pour gouverner demain. Historien de formation, enseignant dans un lycée professionnel, il prépare la publication d’un livre pour le début de l’année 2012 : Le parti de l’étrangère. Marine Le Pen contre l’histoire de France.
L’objectif de cette soirée est clair : offrir à toutes et à tous un moment d’éducation populaire pour que chacun(e) puisse faire son choix sur la base d’un jugement éclairé et soutenu par des arguments.